Pourquoi, comment et quand pailler son jardin ?
La quasi totalité des cultures peuvent être recouvertes de paillis : légumes du potager, arbres fruitiers, arbustes, massifs et même pots et jardinières.
Pourquoi ?
Limiter les mauvaises herbes, protéger des fortes pluies, préserver la vie du sol, nourrir la terre, recycler les déchets verts, retenir la chaleur, isoler du froid... Les bienfaits du paillage sont multiples.
Dans la nature, le sol est recouvert de feuilles mortes et de débris végétaux : c’est la litière, qui abrite une faune riche et active. Son rôle est essentiel au bon fonctionnement de l’ensemble sol/plantes. Le paillage (ou mulch) s’en inspire directement : le jardinier recouvre le sol de matériaux organiques pour le nourrir et le protéger. Une solution idéale pour valoriser les déchets verts du jardin, moins technique et moins exigeante que le compostage.
→ Le paillage nourrit les plantes et améliore le sol :
- en augmentant le taux d’humus, il améliore la structure du sol qui devient plus souple, plus aéré, plus facile à travailler ;
- en favorisant la vie microbienne du sol, il contribue à rendre les éléments nutritifs assimilables par les plantes.
→ Le paillage protège votre jardin et vos plantes :
- du dessèchement, en favorisant l’infiltration de l’eau de pluie et d’arrosage, et en limitant l’évaporation, et donc les arrosages ;
- des écarts de température importants, en particulier en cas de gel ;
- de l’érosion en limitant le ruissellement (il évite aussi le tasse-ment du sol sous l’effet de la pluie) ;
- des attaques de certains ravageurs, en abritant leurs prédateurs ;
- des salissures, pour les fruits et légumes (paillage des fraisiers...).
→ Le paillage évite du travail et des dépenses :
- il limite la germination des plantes annuelles indésirables et donc le désherbage chimique ;
- il évite l’achat d’engrais et de paillis du commerce ;
- il diminue les tâches d’entretien (bêchage, binage, sarclage, arrosage) ou les rend plus faciles ;
- il exige peu de temps et vous évite les déplacements en déchèterie (qui, rappelons-le, en ce moment sont fermées pour cause de pandémie).
Comment ?
Avant de pailler, il faudra préparer votre sol :
- Désherbez, en éliminant notamment les vivaces indésirables (chiendent, pissenlit, liseron...) racines et rhizomes compris, car le paillis n’empêchera pas leur pousse ;
- Faites si possible un léger apport de compost ;
- Arrosez.
Le paillage peut être réalisé avec :
- Des feuilles mortes, qu’elles soient tendres ou coriaces ;
- Des brindilles et des branches, coupées en menus morceaux ou broyées ;
- Des résidus de jardin, des déchets végétaux de cuisine(épluchures...).
Les végétaux durs et épais doivent être broyés. Coupez-les au sécateur en petits morceaux ou, s’il y en a beaucoup, épandez les feuilles épaisses, brindilles, petites branches... sur le sol et passez une tondeuse dessus. Et pour les grosses branches, utilisez un broyeur.
Au pied des arbustes, sous les haies, entre les rangs du potager, au pied des rosiers et des massifs floraux, dans les jardinières et les pots de fleurs... :
- Étendez des couches de paillis de 3 à 5 cm environ (davantage pour les feuilles mortes) au pied des plantes, sur un sol ameubli ;
- N’enfouissez pas le paillis ;
- Évitez de recouvrir le collet des plantes ;
- Arrosez une fois le paillage mis en place ;
- Rajoutez du paillis pour conserver l’épaisseur initiale. Et laissez faire la nature !
Quand ?
Vous devez pailler en début de saison de culture, quand les graines sont bien germées. Mais aussi en été, quand il fait très chaud, sur sol humide ; en automne pour protéger les plantes avant l’hiver et éviter de laisser le sol nu.
Vous pourrez retirer votre paillage au début du printemps, au potager, ce qui laisse le sol se ré-chauffer rapidement et évite la prolifération des parasites (au jardin d’agrément, écartez-le seulement si vous prévoyez des plantations).
Lors des semis, le paillis pourrait gêner leur levée : écartez-le soigneusement en veillant à ne pas l’enfouir, au moment de planter, cela évite de mélanger paillis et terre au contact des racines.
Le vrai du faux :
NON, le paillage ne transmet pas des maladies aux plantes : si on n’utilise pas de débris de végétaux malades sur place ; on peut parfaitement utiliser des restes de légumes malades au jardin d’ornement, ou des feuilles au potager.
OUI, le paillage favorise l’enracinement superficiel : mais il favorise aussi le maintien de l’humidité et fournit des éléments nutritifs en surface, rapidement captés par ces racines superficielles ; de plus, le paillage n’empêche pas l’enracinement profond et ne fragilise pas la plante.
Sources : ADEME